4. Ecologiquement vivable

Développer production et consommation locales de biocombustibles vraiment écolos !

 

Biocombustibles ne riment pas toujours avec développement durable. Certains parlent même de « tragédie écologique » ou « d’impérialisme écologique » devant le développement à grande échelle de ces nouvelles cultures d’agro-carburants et s’inquiètent du sort reservé aux pays en voie de développement. Si certains biocombustibles peuvent contribuer à la réduction des émissions de CO2, il faut considérer cette solution avec précaution notamment en raison de ses menaces sur la souveraineté alimentaire et l’environnement.

Les biocombustibles de Yoro sont produits à partir d’huile de Jatropha ou d’huile de cuisine recyclée et le projet est conçu pour une production à petite échelle.

Le Jatropha  pour des biocombustibles responsables

Le projet Gota Verde vise avant tout à développer la production de biogazole à partir de Jatropha, une culture plus respectueuse de l’environnement et qui ne menace pas la souveraineté alimentaire. La plante Jatropha est un petit arbre qui peut atteindre une hauteur de 5 m. Il n’est pas question ici d’un modèle d’agriculture extensif responsable de la déforestation, ni de monocultures dopées aux engrais et intrants chimiques

  • La culture du Jatropha ne menace pas la souveraineté alimentaire. Les biocombustibles sont souvent, à juste titre, accusés d’entraîner la hausse des prix des matières premières. C’est le cas des biocombustibles produits à base de plantes comestibles comme l’huile de mais ou de soja. Les graines de jatropha sont toxiques pour les humains et pour beaucoup d’animaux. Le Jatropha curcas est alors souvent cultivé comme haie vive car elle n’est pas broutée par les animaux. Rappelons également qu’il s’agit de production à petite échelle pour une consommation locale !
  • Le jatropha  ne fait pas concurrence aux cultures alimentaires. Le Jatropha pousse sur des sols marginaux, dégradés, voire désertiques ne se prêtant pas à la production vivrière ou fourragère. Ainsi le jatropha peut aider à la récupération des terres et à la restauration des terres érodées. Pour ne pas concurrencer les cultures alimentaires la densité ne dépasse pas les 2000 plants par hectares. Ce qui permet de semer d’autres cultures à cycle court. Dans le cadre du projet Gota Verde, les cultures asociées peuvent être le maïs, les haricots, le tournesol.
  •  Le jatropha contribue même à la sécurité alimentaire. En effet, la culture du jatropha offre des revenus stables aux producteurs (à moyen terme) qu’ils peuvent ensuite ré-investir dans des cultures alimentaires (l’accès au crédit ou aux ressources pour l’investissement initial en agriculture est le principal problème des petits producteurs, ce qui limite leur capacité de production, alors même qu’ils ont parfois les terres disponibles).
  • Une espèce native d’Amérique Centrale : le Jatropha curcas est originaire de l’Amérique Centrale et a été introduit par des marins portugais via les Îles du Cap Vert dans différents pays d’Afrique et d’Asie.

Recycler l’huile de cuisine en biocombustibles

En attendant les premières récoltes significatives de jatropha, les biocombustibles sont pour l’instant produits à partir d’huile de friture reçyclée provenant d’une usine de la région qui produit et commercialise des bananes et des yucas frits. Gota verde a également pour projet de collecter les huiles de cuisine usagées auprès des petits restaurants et des foyers, qui  finissent aujourd’hui dans les éviers puis dans la nature.

 

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5. Socialement équitable : favoriser le développement des petits producteurs et commerces locaux.

6. Le tout articulé autour d’une monnaie complémentaire, qui renforce les 3 piliers DD du projet

7.  Au coeur du projet, la campagne de sensibilisation pour apprécier nos ressources locales, Apreciando Lo Nuestro.

Rapport des Nations Unies (2006) : le marché naissant des biocombustibles, incidence sur la réglementation, le commerce et le développement