3. Economiquement viable

Diversifier la production locale et créer une activité pérenne générant revenus et emplois.

 

« Le Honduras importe 100% de ses combustibles fossiles. Ces importations représentent une part importante du budget du pays, réduisant ainsi le pouvoir d’achat disponible pour les produits locaux. En parallèle, le Honduras possède un énorme potentiel agricole qui n’est que partiellement exploité. Certaines sources estiment que seulement 30% des 2,8 millions d’hectares propres à l’agriculture sont aujourd’hui cultivés. En théorie, le Honduras pourrait s’affranchir de ses importations de diesel et charbon en cultivant le jatropha (avec l’huile de jatropha, on peut produire du biodiesel) sur 70% de ces terres non ou sous-utilisées »*.

Par ailleurs, le Honduras compte très peu d’industries de transformation. L’essentiel de son économie repose sur des productions agricoles qui sont exportées pour être transformées dans d’autres pays qui captent alors le plus gros de la marge des produits vendus au consommateur final.

Le projet Gota Verde pour développer l’économie locale

La mission que s’est donnée l’ONG STRO est d’imaginer et mettre en œuvre des stratégies de développement durable pour contribuer à l’indépendance, la diversification et la stabilité des économies locales. La dépendance du Honduras vis-à-vis de ses importations de pétrole, ses bas salaires et sa large surface de terres arables disponibles, font de ce petit pays d’Amérique Centrale le candidat idéal pour lancer une expérience pilote autour des biocombustibles.

Début 2007, le projet Gota Verde est officiellement lancé à Yoro. Son objectif : démontrer que la production de biocombustibles, à petite échelle, et son utilisation locale est une activité économiquement pérenne,  techniquement faisable et écologiquement durable.

Le projet Gota Verde, un « social business »

« L’entrepreneuriat social désigne toute initiative privée dont la finalité sociale (réponse à un besoin social) est supérieure ou égale à la finalité économique (lucrativité) » (wikipedia).

Comme expliqué dans l’article précédent, le projet Gota verde répond avant tout à des finalités sociales (améliorer les conditions de vie d’une région pauvre du Honduras en développant l’économie et l’entreprenariat locaux) et environnementales (réduire les émissions de CO2 en promouvant biocombustibles et commerce local) tout en poursuivant une finalité économique : construire un business model capable de générer des bénéfices, pour assurer la perennité du projet.

L’entreprise  BYSA (Biocombustibles de Yoro, SA), est officiellement créée le 9 août 2008. Cette entreprise de transformation est au cœur de la chaîne des biocombustibles, elle organise la chaîne productive, la distribution et la consommation des biocombustibles.

Les biocombustibles peuvent être produits de 2 façons différentes :

–          A partir d’huile végétale recyclée (que fournit une usine commercialisant des produits fruits)

–          A partir de différentes graines dont on extrait l’huile (principalement celles de Jatropha)

Aujourd’hui, les biocombustibles sont seulement produits à partir de l’huile végétale recyclée mais dès la fin de l’année, on passera sur une production mixte avec les premières récoltes de jatropha.

BYSA place ses produits finaux en priorité sur le marché local :

  • semences de Jatropha
  • biodiesel
  • dégraissant industriel (à base de glycérine, sous produit de la production de biocarburant)
  • savon de pinon (jatropha), aux vertus dermatologiques
  • résidus de pinon (carcasse des graines de jatropha, après extraction de l’huile), pouvant servir de fertilisant, ou d’aliment concentré pour le bétail.

BYSA travaille tous ces produits finaux pour donner plus de valeur ajoutée à la chaîne de production et atteindre son seuil de rentabilité économique le plus rapidement possible (tout en diversifiant les activités économiques locales, au-delà du biodiesel).

« La création d’une entreprise locale produisant des biocombustibles (BYSA) est de la plus grande importance. La pérennité du projet sur le long terme dépendra de la rentabilité de l’entreprise » Peter Moers *.

 

Lire la suite

4. Ecologiquement vivable : développer production et consommation locales de biocombustibles vraiment écolos !

5. Socialement équitable : favoriser le développement des petits producteurs et commerces locaux.

6. Le tout articulé autour d’une monnaie complémentaire, qui renforce les 3 piliers DD du projet

7.  Au coeur du projet, la campagne de sensibilisation pour apprécier nos ressources locales, Apreciando Lo Nuestro.

 

Public report – Discovering New Oil Field – mars 2010